Little Boy

De Régis Vlachos
avec Régis Vlachos Christophe Alévêque et Charlotte Zotto
Mise en scène : Christophe Luthringer

« Little Boy », c’est le nom de la bombe qui fût larguée sur Hiroshima : 150 000 morts. Claude, le pilote qui donna le feu vert au largage quitte l’armée. Il sera interné après avoir commis d’étranges cambriolages. Un philosophe lui rend visite, il ne manquait plus que ça. Un penseur… Interprété par Christophe Alévêque et Régis Vlachos, cette rencontre explosive et tragi-comique repose sur un souvenir et une actualité, hélas, cruels : la responsabilité, la bombe, le nucléaire et la folie des hommes… 70 ans après la bombe, un texte qui nous appelle au réveil.

ESTP. État de stress post traumatique. C’est l’état dans lequel se trouve Claude depuis qu’il a participé au largage de la bombe « Little Boy » sur Hiroshima. Il porte sur sa conscience le poids de 200 000 morts. Les interrogations sur le nucléaire et la responsabilité humaine sont toujours les nôtres aujourd’hui. Ce pilote pourrait être chacun d’entre nous. Mais porté par Christophe Alévêque son caractère est amplifié dans ses dualités et son rapport au monde. Face à lui, un philosophe, homme d’une autre culture que celle de Claude, d’un autre monde. Qui est cet homme plongé dans ce face à face, que cherche-t-il ? La rencontre entre Régis Vlachos et Christophe Alévêque est ici explosive. Ce comique de situation repose sur un fond, hélas, dramatique. Ils sont pour un temps, enfermés, comme l’étaient Serrault et Ventura dans Garde à vue, mais dans un espace rond, sur un sol blanc, avec deux chaises, leurs souvenirs et leurimaginaire. Une bande son très amplifiée s’appuie sur le traumatisme du pilote : les musiques d’époque, le bruit de la bombe, mais toujours dans un décalage qui fait écho à la folie des hommes : appeler une bombe Little Boy, ou Fat Man, ou Bravo. La vidéo alterne documentaires et cauchemars du pilote – les visages des jeunes filles d’Hiroshima qui disparaissent dans la fumée… Le philosophe, lui, est dans le souvenir de sa fille, présence fantomatique, mais réelle pour le public. Elle lance en direct du plateau les sons, ce qui ne manque pas de réveiller bon nombre de souvenirs chez son père ; mais elle est aussi ouvreuse d’entracte des années 60’, ou infiltration des services secrets U.S… et c’est à la fin qu’on comprendra qui elle est vraiment…